Quels sont les différents types de cuirasses ?
Marie Lise Labonté a identifié d’autres cuirasses : 4 cuirasses de base et 4 cuirasses d’identification qui se superposent sur les cuirasses de Reich. Son observation et sa lecture du corps tout au long de sa pratique lui ont montré qu’il existe des cuirasses qui se forment verticalement en partant de la colonne vertébrale qu’elle nomme le « cœur du corps » : siège de ce qui est le plus profond de notre être.
Ces cuirasses viennent enserrer le corps comme les couches d’un oignon enserre son cœur.
Les 4 cuirasses de base sont :
La cuirasse fondamentale
qui se bâtit déjà dans la vie intra-utérine et dans les premiers instants de la vie extra-utérine. Elle porte notre pulsion de vie et notre pulsion de mort.
La cuirasse d’impuissance et de désespoir
qui se bâtit de 1 à 3-4 ans. Elle se bâtit en réaction face à la pulsion de mort et face à l’impuissance que le jeune enfant vit par rapport à la vie et à ses propres besoins fondamentaux.
La cuirasse du mal-aimé
qui se bâtit de 3 à 7 ans. Elle vient fixer les 2 premières et fait que l’enfant va s’adapter pour être-aimé à tout prix quitte à se compromettre et à limiter sa spontanéité naturelle. C’est la cuirasse de la victime.
La cuirasse de protection
qui se bâtit de 5 ans à l’adolescence. Elle vient se placer pour protéger l’enfant face à ce mal d’amour qui lui est intolérable. L’enfant se rigidifie tant au niveau physique, émotionnel que mental. C’est la cuirasse du persécuteur.
Les 4 cuirasses d’identification sont :
La cuirasse parentale
qui se bâtit dans la petite enfance sur le besoin qu’a l’enfant de s’identifier à ses parents. L’identification fait partie de la construction naturelle de la psyché de l’enfant mais devient enfermante quand elle se maintient à l’âge adulte, que ce soit sous la forme symbiotique ou de rejet.
La cuirasse d’appartenance
qui est celle du besoin des adolescents de se distancer de l’image reçue de leurs parents en s’identifiant à un autre « groupe » ou « clan » pour en adopter les valeurs.
La cuirasse narcissique
qui se développe aux mêmes âges que la précédente, vient d’une perte d’identité. La personne recherche perpétuellement son image dans l’autre ou dans le miroir. Elle nourrit un processus d’autodestruction alimenté par cette séparation d’avec soi-même.
La cuirasse sociale
qui est la dernière à s’installer. Elle est le seul moyen qu’a trouvé la personne pour exister. L’individu qui porte cette cuirasse s’identifie totalement à son statut ou rôle social, à sa profession en étant coupé de ses besoins.
Porter ces cuirasses nous rigidifie autant physiquement que psychiquement. Se protéger devant un agresseur ou une agression est une chose, se maintenir en état d’alerte permanente est destructeur pour la personne. C’est la répétition des peurs, des doutes et des angoisses qui petit à petit nous barricade et nous conduit au mal-être et plus tard à la maladie. La vie ne peut circuler, elle ne peut ni entrer ni émaner de notre être.
Petit à petit au fil des séances le corps libère la vie et respire. Le respect de soi et la bienveillance s’installe.